mardi 9 avril 2019

Le pont dans la jungle - B. Traven


Un roman atypique car il s'écoule le long d'une seule nuit, du crépuscule à cette aube qui sera aussi fatalement un crépuscule et qu'il déroule tous les faits, tous les gestes, même les plus infimes, même s'ils se répètent. Les minutes passent, les heures, le drame arrive et il faudra qu'il passe pareillement afin qu'il puisse être accepté.
Gales, le narrateur est atypique lui aussi, par l'énigme qu'il est - on ne sait rien de lui ou presque, sinon sa nationalité américaine et son état de voyageur - et par son impuissance devant ce qui se joue sous ses yeux. Il se contente de rapporter minutieusement la nuit.
Par ces intermédiaires, Gales, cette nuit, ce drame, B. Traven nous décrit en détail un village d'indiens d'Amérique centrale. Une communauté extrêmement pauvre mais soudée, dont les valeurs, on le sent bien avant qu'il ne le dise clairement, lui vont droit au cœur.
Mes précédentes lectures de Traven étaient lointaines, je ne me souvenais que vaguement de son style. Il est précis, sans fioritures. Une belle redécouverte.


Le pont dans la jungle ( B. Traven ) ( 1929 ) ( Gallimard / La Noire )

samedi 6 avril 2019

Sail away ( Randy Newman )

Sail away - Randy Newman ( 1972 )





1) Sail away ( 2'56 )
2) Lonely at the top ( 2'32 )
3) He gives us all his love ( 1'53 )
4) Last night I had a dream ( 3'01 )
5) Simon Smith and the amazing dancing bear ( 2'00 )
6) Old man ( 2'42 )
7) Political science ( 2'00 )
8) Burn on ( 2'33 )
9) Memo to my son ( 1'56 )
10) Dayton, Ohio - 1903 ( 1'47 )
11) You can leave your hat on ( 3'18 )
12) God's song ( that's why I love mankind ) ( 3'36 )

Composed and arranged by Randy Newman


God's song ( that's why I love mankind )

Cain slew Abel, Seth knew not why
For if the children of Israel were to multiply
Why must any of the children die ?
So he asked the Lord
And the Lord said

Man means nothing, he means less to me
Than the lowliest cactus flower
Or the humblest Yucca tree
He chases round the desert
'Cause he thinks that's where I'll be
That's why I love mankind

I recoil in horror from the foulness of thee
From the squalor and the filth and the misery
How we laugh up here in heaven at the prayers you offer me
That's why I love mankind

The Christians and the Jews were having a jamboree
The Buddhists and the Hindus joined on satellite TV
They picked their four greatests priests
And they began to speak
They said "Lord, a plague is on the world
Lord, no man is free
The temples that we built to you
Have tumbled into the sea
Lord, if you won't take care of us
Won't you please, please let us be ?"
And the Lord said
And the Lord said

I burn down your cities, how blind you must be
I take from you your children and you say how blessed are we
You all must be crazy to put your faith in me
That's why I love mankind
You really need me
That's why I love mankind

La chanson de Dieu ( Voilà pourquoi j'aime le genre humain )

Caïn tua Abel, Seth ne sut pas pourquoi
Car si les enfants d'Israël devaient se multiplier
Pourquoi fallait-il qu'un seul de ses enfants meurt ?
Alors il questionna le Seigneur
Et le Seigneur répondit

L'homme ne représente rien, il représente moins pour moi
Que la moindre fleur de cactus
Ou le plus humble des Yuccas
Il parcourt le désert
Parce qu'il pense que c'est là qu'il va me trouver
Voilà pourquoi j'aime le genre humain

Je recule d'horreur devant votre grossièreté
Devant le sordide, la saleté et la misère
Comme nous rions ici au paradis des prières que vous m'adressez
Voilà pourquoi j'aime le genre humain

Les Chrétiens et les Juifs firent une réunion
Les Bouddhistes et les Hindus se parlèrent grâce à la télé satellite
Ils choisirent leurs quatre meilleurs prêtres
Et commencèrent à parler
Ils dirent "Dieu, un fléau s'abat sur le monde
Dieu, aucun homme n'est libre
Les temples que nous vous avons construit
Ont basculé dans la mer
Dieu, si vous ne prenez pas soin de nous
Voulez-vous s'il vous plait, s'il vous plait nous laisser ?
Et le Seigneur répondit
Et le Seigneur répondit

J'ai brûlé vos cités, vous devez être bien aveugles
Je vous ai pris vos enfants et vous dites "Comme nous sommes bénis"
Vous devez être fous, tous, de croire en moi
Voilà pourquoi j'aime le genre humain
Vous avez réellement besoin de moi
Voilà pourquoi j'aime le genre humain

lundi 1 avril 2019

L'ange blessé ( Hugo Simberg ) / Le châle andalou ( Elsa Morante )


Hugo Simberg ( 1873 - 1917 ) est un peintre symboliste finlandais. L'ange blessé est peut-être son tableau le plus célèbre. Il fait partie des trois œuvres ( deux toiles et une fresque ) que Simberg a peint pour la nouvelle cathédrale de Tampere.


La fresque aux enfants nus, L'ange blessé ainsi que le second tableau où l'on peut voir des squelettes en train de jardiner ( Le jardin de la mort ) sont des œuvres très inhabituelles dans une cathédrale. D'où le scandale qui a eu lieu ...

Cet ange blessé m'a accompagné et à chaque fois que je reprenais le livre, intrigué durant la lecture du recueil de nouvelles d'Elsa Morante dont il illustre la couverture.


Dans les quatorze nouvelles du Châle andalou, le monde de l'enfance, de l'adolescence est confronté à celui des adultes. Et illusions, innocence, il y a souvent perte.
Avec la nouvelle éponyme, beaucoup plus longue que les autres, celle qui m'a le plus marqué est celle qui peut-être énonce le plus clairement le thème. Dans Le jeu secret, deux frères et une sœur s'imaginent un monde chevaleresque pour mieux affronter leur stricte réalité parentale, jusqu'au moment où celle-ci les rattrape.
Une belle écriture - une belle lecture.

L'ange blessé ( Hugo Simberg ) ( 1903 )
Le châle andalou ( Elsa Morante ) ( 1963 ) ( Folio )

Album de la semaine #52

Rain dogs - Tom Waits - 1985 Extrait : Downtown train Voilà, c'est le dernier post de ce blog. Merci à tous les visiteurs, merci pour to...