jeudi 16 novembre 2017

Les îles grecques - Lawrence Durrell


Je soupçonne que la version de la religion grecque que nous apercevons par la lunette du christianisme paulien est plutôt déformée. Mais il est certain que dans un monde où les dieux mettaient si activement leur nez dans la vie des hommes, où l'on pouvait effectivement célébrer un mariage rituel avec une déesse, la vie courante des gens ordinaires devait être différente de la nôtre. Quand on entendait frapper à la porte, on ne savait jamais si ce n'était pas Aphrodite elle-même ayant pris forme humaine. Et souvent c'était elle, mais vous ne vous en rendiez compte en général qu'après son départ. L'âme humaine se déplaçait sans peine entre ciel et terre, et il ne nous est pas vraiment possible de juger le genre de considérations religieuses qui dictaient aux anciens Grecs l'ordre de leurs priorités. Aujourd'hui, les poètes sont les seuls qui n'aient pas perdu la faculté de deviner Aphrodite sous le déguisement d'une vieille gardienne de troupeaux ou d'une commère ridée.


Les îles grecques  ( Lawrence Durrell ) ( 1978 ) p. 220 ( Bartillat ) ( Edition originale : Albin Michel ).


8 commentaires:

  1. Hello l'ami. De la côte californienne aux îles grecques il n'y a qu'un pas. Je ne suis jamais allé en Grèce. Mais je confirme que pour Aphrodite c'est tout à fait vrai, on se rend compte de sa présence au bruit qu'elle fait en partant. De Lawrence Durrell je n'ai lu qu'un quart du Quatuor d'Alexandrie (Clea) mais ça remonte...aux calendes grecques. A bientôt.

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  2. Moi non plus, je ne suis jamais allé en Grèce mais à lire ce livre, ça donne envie. Un auteur que je découvre enfin, pourtant ça fait très longtemps qu'il est sur mes listes. Pour lui aussi, mieux vaut tard que jamais. Son style fait de ce livre un livre de voyage pas comme les autres.
    A bientôt.

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  3. Bonsoir V.s., Les iles grecques, et en particulier les Cyclades, quelles merveilles... J'ai lu L'été Grec de Jacques Lacarrière, mais pas ces Iles grecques de Durrell ni du reste aucun autre de ses livres. J'aimerais bien lire son Quatuor d'Alexandrie. Strum

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  4. J'adore ta dernière phrase.
    D'autant que tu es poète, cher Patrick. C'est délicieux.
    Les dieux grecs avaient quelque chose de joyeux et d'infiniment humain malgré leur immortalité.
    Moi qui ne suis jamais allée en Grèce non plus je me disais...quel trio on ferait dans les Cyclades !
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  5. Bonjour Strum. Je n'ai pas lu Jacques Lacarrière. Ce livre de Durrell m'a passionné par son style c'est vrai et aussi parce que ce n'est pas le genre de livre que j'ai l'habitude de lire. Moi aussi, j'aimerais beaucoup lire son quatuor d'Alexandrie. Je vais essayer de trouver le temps. Merci de votre visite, Strum. A bientôt.

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    1. Et trouver le temps également de découvrir les Cyclades. Croyez-moi, cela vaut vraiment le coup. Un vrai paradis. A bientôt, Strum

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  6. J'ai arrêté l'extrait que j'ai choisi sur cette phrase mais après Durrell parle de Sapho, mélange de poétesse et de divinité.
    A la terrasse d'un petit café, avec les dernières carresses du soleil avant que la mer ne l'engloutisse. La première tournée d'ouzo est pour moi. :)
    Bises Celestine.

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