mardi 10 octobre 2017

Deuil dans le coton - Extrait


- Viens voir, Tom, dit-il à mi-voix. Viens les regarder.
Je ne bougeai pas.
- Tu entends, petit ?
Je me levai. La force de l'habitude. J'allai à la porte à côté de P'pa.
- Regarde-les, murmura-t-il. Regarde-moi ça. Vingt-cinq mille dollars !
On aurait cru entendre le démarcheur.
- Vingt-cinq mille dollars !
Il s'apprêtait à le répéter une troisième fois, mais sa voix se brisa au milieu du vingt-cinq et il n'alla pas plus loin.
- Que Dieu damne son âme immortelle, psalmodia-t-il.
Et je le répétai après lui.
- C'est de sa faute ! Tout est de sa faute ! Il est pas digne de vivre !
- Non, dis-je, il n'en est pas digne.
P'pa tourna une seconde les yeux vers moi, mais il faut croire que les derricks étaient un spectacle autrement fascinant. Et, pour lui aussi, l'habitude était une seconde nature. En tous cas, si l'idée l'effleura que nous ne maudissions pas la même personne, il n'en laissa rien paraître.

Deuil dans le coton ( Jim Thompson ) ( 1952 ) pp 55-56 ( Folio Policier )
Titre original : Cropper's cabin


3 commentaires:

  1. Comment Cropper's Cabin est devenu "Deuil dans le Coton" ?
    Voilà un des mystères de la traduction que je n'éluciderai jamais...
    Difficile de se faire une idée du livre, mais l'extrait est bien choisi quand même, donnant envie d'en savoir plus...
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  2. Quel lien y'a t'il entre un champ de coton et un puits de pétrole ? Que fait le derricks ici, ce géant du forage ? Il faut dire que ce petit extrait ne nous éclaire pas.
    Bien à toi Patrick

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  3. Celestine, moi aussi, ça m'étonne toujours ces traductions à cent lieues de l'original. J'ai choisi un extraits dans les premiers chapitres du livre. Thompson utilise toujours un narrateur à la personne du singulier, on est branché en direct sur les pensées du héros et souvent, cela vaut son pesant de cacahuètes ...
    Bizak, le coton et le pétrole. Le père et le fils regardent le passé et l'avenir en fait ... en termes de profits. Je ne peux pas en dire davantage sans révéler beaucoup de l'intrigue, je suis désolé.
    Merci de votre passage les amis.
    A bientôt.

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