mercredi 24 juillet 2019

Les étoiles s'éteignent à l'aube - Richard Wagamese


Voilà une histoire qui nous prend par le col et qui nous entraîne avec elle, comme elle le fait pour ses protagonistes. Comme eux, nous savons qu'il faudra aller à son bout. Un chemin du début à la fin, sans brûler les étapes, des révélations qui doivent être faites, de la première à la dernière, sans en oublier une.

Frank Starlight, un jeune indien de 16 ans, va devoir accompagner et aider son père à rejoindre sa dernière demeure. Frank, qui a été élevé par un vieil homme, ne connaît ce père que comme une espèce de fantôme aux rares apparitions et un alcoolique notoire.
Lors de leur périple, à pied pour le garçon et à dos de jument pour le père, Frank et Eldon Starlight vont apprendre à s'apprivoiser, petit à petit, à se connaître. Et apprendre tout court.
Eldon sait qu'il reste très peu de temps, trop peu pour se rapprocher de son fils et devenir un père pour lui, mais au moins pourra-t-il lui dire qui il est et lui raconter les grandes étapes de son histoire. Lui dire les grands-parents de Frank, le travail dans les exploitations forestières, son amitié avec Jimmy, leur guerre de Corée. Eldon fera au moins ça, à son rythme entrecoupé par ses crises régulières et en prenant son temps aussi, peut-être pour être certain de ne rien oublier d'important mais plus sûrement parce que certaines choses sont difficiles à sortir. Comme par exemple les réponses aux deux questions les plus importantes pour son fils.

Merci Claude de m'avoir mis sur la voie de ce livre. Sans toi, je serai passé à côté.


Les étoiles s'éteignent à l'aube ( Richard Wagamese ) ( 2015 ) Éditions 10/18.

samedi 20 juillet 2019

La fête du Double Neuf ( Deux poèmes chinois )

Voici deux poèmes chinois que j'ai recopié d'une anthologie il y a quelques années.



Sur l'air Qing Jiang Yin

      Sur le lac le 9ème jour de la 9ème lune 

Le vent d'ouest souffle encore dans les saules au bord du lac
vers le bateau peint il soutient une manche rouge
les mouettes dorment paisibles sur les eaux sauvages
un papillon danse maigre fleur d'automne
pour le vieillard libertin l'ivresse n'est pas le vin



Sur l'air Si Kuai Yu

      En voyage le 9ème jour de la 9ème lune 

Son chapeau emporté par le vent
il prend de la hauteur avec le vin
l'homme dans les lointains, nuage bleu d'automne
la pluie à ma clôture a dû flétrir les fleurs jaunes
triste encore triste
étage après étage
le 9 de la 9ème lune




Notes :
Le 9ème jour de la 9ème lune : La fête du Double Neuf, fin Octobre ou début Novembre, est l'occasion de se réunir, d'admirer ensemble les couleurs de l'automne, de regarder les chrysanthèmes ( fleurs jaunes ), de rechercher les derniers papillons ... L'usage voulait aussi que les lettrés se donnent pour but de promenade un lieu élevé, une colline, une terrasse où l'on buvait entre amis. Au IVème siècle, la tradition existait déjà, et un certain Meng Jia, ivre, laissa échapper en cette occasion son bonnet de mandarin emporté par le vent. Quelqu'un en profita pour écrire un libelle contre lui. L'anecdote devint célèbre. Depuis, chaque année, de siècle en siècle, les poètes ont pris l'habitude, ce jour-là, de perdre ( dans leurs poèmes ) leur couvre-chef emporté par le vent d'ouest ...
Manche rouge : jolie fille, courtisane.

mardi 16 juillet 2019

L'araignée mouche

Une carte postale que j'ai depuis très longtemps.




Sur le bord gauche, la photo de trois jeunes filles.
Dans l'angle inférieur droit, le texte qui suit, manuscrit et qui est également retranscrit au dos de la carte :

C'est un monstre qui sort d'on ne sait où, il hante les couloirs toutes les nuits et il va dans les chambres des châteaux habités par des enfants. Il fait des câlins aux enfants qui le méritent, ceux qui durant la journée, obéissent aux ordres et qui ne font pas de bêtises. Par contre, aux autres qui n'en font qu'à leur tête, il se transforme en araignée et va sur leur tête. Toutefois dans le nombre des enfants il y a en un bien coquin que l'araignée adore : elle mange toutes les mouches de l'enfant et devient énorme et le réveille pour le remercier. Alors, elle tisse une toile en forme de guitare et s'en va. Elle redevient monstre normal et c'est déjà le matin.


peinture, collage et texte réalisés par Judith dans le cadre de la résidence de Marc Pataut, programme national "Culture à l'hôpital" artothèque du Limousin - CHU Limoges.

avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Limousin, du Conseil Régional du Limousin, de l'Agence Régionale d'Hospitalisation et de la Caisse d'Epargne d'Auvergne et du Limousin.

dimanche 14 juillet 2019

Getz/Gilberto ( Stan Getz / Joao Gilberto )

Getz / Gilberto ( Stan Getz / Joao Gilberto )     
                                                                        ( 1964 )




1) The girl from Ipanema ( 5'22 )
2) Doralice ( 2'43 )
3) Para machuchar meu coração ( 5'04 )
4) Desafinado ( Off key ) ( 4'11 )
5) Corcovado ( Quiet night of quiet stars ) ( 4'13 )
6) Só danço samba ( 3'42 )
7) O grande amor ( 5'24 )
8) Vivo sonhando ( Dreamer ) ( 2'52 )

Stan Getz : saxophone ténor
Joao Gilberto : guitare, voix
Antonio Carlos Jobim : piano
Tommy Williams : basse
Milton Banana : batterie
Astrud Gilberto : voix

Enregistrement : 18 et 19 Mars 1963, New York




Doralice ( Dorival Caymmi - Antônio Almeida )

Doralice eu bem que te disse
Amor é tolice, é bobagem, ilusão
Eu prefiro viver tão sozinho
Ao som do lamento do meu violão

Doralice eu bem que te disse
Olha essa embrulhada em que vou me meter
Agora amor, Doralice meu bem
Como é que nós vamos fazer ?

Doralice eu bem que te disse
Amor é tolice, é bobagem, ilusão
Eu prefiro viver tão sozinho
Ao som do lamento do meu violão

Doralice eu bem que te disse
Olha essa embrulhada em que vou me meter
Agora amor, Doralice meu bem
Como é que nós vamos fazer ?

Um belo dia você me surgiu
Eu quis fugir mas você insitiu
Alguma coisa bem que andava me avisando
Até parece que eu estava adivinhando
Eu bem que não queria me casar contigo
Bem que não queria enfrentar esse perigo
Doralice
Agora você tem que me dizer
Como é que nós vamos fazer ?


Doralice

Doralice, j'ai eu beau te dire
L'amour est folie, bêtise, illusion
Je préfère vivre tout seul
Au son des lamentations de ma guitare

Doralice, j'ai eu beau te dire
Regarde cette embrouille dans laquelle je vais me mettre
Maintenant mon amour, Doralice ma chérie
Comment allons-nous faire ?

Doralice, j'ai eu beau te dire
L'amour est folie, bêtise, illusion
Je préfère vivre tout seul
Au son des lamentations de ma guitare

Doralice, j'ai eu beau te dire
Regarde cette embrouille dans laquelle je vais me mettre
Maintenant mon amour, Doralice ma chérie
Comment allons-nous faire ?

Un beau jour tu as surgi
J'ai voulu fuir mais tu as insisté
Quelque chose quand je marchais me prévenait
Il semblait même que j'avais deviné
Bien que je ne voulais pas me marier avec toi
Bien que je ne voulais pas affronter ce danger
Doralice
Maintenant tu dois me dire
Comment allons-nous faire ?

lundi 1 juillet 2019

Bestiaire magique - Dino Buzzati



Un recueil de nouvelles et d'articles de Dino Buzzati sur le thème des animaux, où ceux-ci peuvent avoir le rôle principal ou plus rarement un rôle mineur. Ces nouvelles et ces articles ont été publiés dans le Corriere della Sera durant toute la vie littéraire de l'auteur.
J'ai retrouvé ce que je connaissais de Buzzati : bien sûr son style efficace, si agréable à suivre, son ironie, son "fantastique" distillé à bon escient. J'ai découvert un Buzzati politique, bien qu'uniquement traité sur le mode de l'ironie et de l'humour, parce que voilà, je ne le connaissais pas aussi drôle. Le meilleur exemple est peut-être la nouvelle Tyrannosaurus Rex. Cette légèreté périodique est sans doute la conséquence du mode de publication de ces écrits.
D'abord intrigué par les premiers articles, à l'heure du cinquantième anniversaire du premier homme sur la lune, j'ai vu une belle résonance dans la série d'articles sur les premiers animaux  dans l'espace.
Un mot sur mon préféré, "Abattu sur le Quirinal", la lettre adressée par le dévoué Buzzati à son Excellence, le chef du secrétariat de la présidence de la République qui a eu la bonne idée d'abattre un aigle sur la colline romaine. Une belle démonstration de la bêtise de l'élu.
En ouvrant le livre, j'étais sûr de moi. Dino Buzzati ne m'a jamais déçu. Et cette fois encore, ce ne fut pas le cas.


Bestiaire magique ( Dino Buzzati ) ( 1991 ) ( 1932-1971 ) Éditions Robert Laffont - Pavillons Poche.

Album de la semaine #52

Rain dogs - Tom Waits - 1985 Extrait : Downtown train Voilà, c'est le dernier post de ce blog. Merci à tous les visiteurs, merci pour to...