mardi 24 novembre 2020

Le tonneau magique - Bernard Malamud

 


Le tonneau magique, le premier recueil de nouvelles de Bernard Malamud a été publié un an après son deuxième roman Le commis. Dans la nouvelle d"ouverture, on retrouve d'ailleurs le germe de l'histoire déployée dans Le commis.

Après s'en être empêché dans son premier roman, Malamud se plonge dans le monde dont il est issu et qu'il connaît le mieux, la communauté juive new-yorkaise. Celle humble, peu argentée, celle des cordonniers, des tailleurs, des gardiens d'immeubles, des épiciers comme celui du Commis. Et comme Frank et Helen dans ce roman, ils rêvent tous de se sortir de la situation dans laquelle ils sont. Cette situation peut être professionnelle - ils voudraient trouver un nouvel emploi, un plus valorisant, qui leur rapporterait plus ; elle peut être amoureuse - ils convoitent une fille, une femme et imaginent la vie qu'ils pourraient leur donner ; géographique tout simplement - ils souhaitent partir, parce qu'il est ardu de changer de vie en restant où l'on est. Pour un temps, dans trois nouvelles, les personnages réussissent à faire cela et pour les trois, ce sera l'Italie leur destination. Si la première histoire est humoristique, les deux autres sont beaucoup plus cruelles. 

Ce recueil m'a énormément plu. Sur le quatrième de couverture, on parle de Dublinois de James Joyce, mais il m'a plus fait penser à un autre grand recueil de la littérature américaine : Winesburg-en-Ohio de Sherwood Anderson. Dans Le tonneau magique, la ville est beaucoup plus grande. Il n'y a aucune interaction entre les personnages des différentes nouvelles mais ça ne les empêchent pas d'avoir beaucoup en commun, aspirations, façons d'appréhender la vie, parfois réactions face à l'adversité, etc. C'est grâce à la plume de Bernard Malamud qui est sans fioriture, qui ne veut pas les juger mais seulement les rendre humains. 

J'ai lu Le tonneau magique après avoir lu Le commis après avoir lu la récente et excellente chronique sur ce roman sur le blog Blogart ( La comtesse ) ( eeguab.canalblog.com ). Merci Claude. Encore un grâce à toi !

Le tonneau magique ( 1958 ) Le commis ( 1957 ) ( Bernard Malamud ) Editions Rivages 



vendredi 13 novembre 2020

Je marche sous un ciel de traîne - Maylis de Kerangal

 


Ce ciel de traîne sous lequel marche Antoine Dezergues se trouve dans le Périgord Noir. Il est venu là un peu pour faire des illustrations de livres, un peu pour fuir Paris, lieu où il a vécu une histoire d'amour désormais achevée et un peu aussi par hasard. Car c'est bien une panne de voiture qui le fait s'arrêter dans ce pays où il fera la connaissance d'un des personnages clés de Ribérac, Armand Tabasque, le libraire, qui est en faillite. En même temps qu'il est rapidement attiré par Claire, la nièce d'Armand, venue se ressourcer chez son oncle, Antoine se pose des questions sur son nouvel ami. Quelle est l'histoire de cette famille - il faut ajouter Georges, le père de Claire et Hélène, la mère des deux frères Tabasque - qui a quitté Dakar pour venir s'enterrer dans ce Périgord ? Quelles sont aussi les relations, dont la surface laisse deviner une grande profondeur, d'Armand avec son ami Charly ainsi qu'avec un de ses "ennemis", Tarneyrac, un spécialiste des monuments historiques, qui semble vouloir défendre jalousement que l'on s'approche de la chapelle de Brégueil ? Antoine le comprend après en avoir fait un dessin.

Si c'est par hasard qu'Antoine est tombé à Ribérac, il semble qu'il y soit pour certaines raisons. Peut-être y retrouver l'amour et quitter ce marasme qu'était devenue sa vie. Peut-être pour faire sortir certains secrets de leurs tombes. 

J'ai été poussé vers ce très beau livre un peu par son titre que je trouve magnifique et beaucoup par le post récent d'un blog sur lequel j'aime aller régulièrement : Mémoires de bison ( memoiresdebison.blogspot.com ). 


Je marche sous un ciel de traîne ( Maylis de Kerangal ) ( 2000 ) Editions Verticales 

jeudi 12 novembre 2020

The dead don't die - Jim Jarmusch

 


A Centerville et l'annonce les infos, partout dans le monde, il se passe des choses étranges depuis qu'une fracturation polaire aurait modifié l'axe de la rotation terrestre : cela a un impact sur la durée d'ensoleillement, sur les appareils ( montres, téléphones portables, téléviseurs ) qui se détraquent et ... sur les morts qui sortent de leurs tombes.

Dans cette ville, puisque c'est ici que la caméra de Jarmusch s'est posée, les habitants vont devoir faire face à cette invasion des morts-vivants. Ils le feront différemment, avec les armes et le courage qu'ils ont à leur disposition. Nous suivrons trois policiers, une médecin-légiste, un fermier, un trio de vacanciers, un pompiste et son ami retraité, des employées d'un snack-bar, des jeunes d'un internat et un ermite. Peu seront épargnés. 

The dead don't die est donc un film de zombies. C'est la parodie de ce genre par Jim Jarmusch. Je ne changerai rien à ce que j'ai écrit dans mon précédent post : toute son œuvre me va, comme un gant. Même si, en y ajoutant aujourd'hui son dernier film en date, je dois le classer parmi les déceptions. Cette fois, la jaquette du DVD dit : "Un casting à réveiller les morts". Ce n'est pas mensonger : les morts se réveillent en effet et le casting est fourni. Ce casting me fait d'ailleurs l'effet d'un grand banquet pour remercier certains acteurs qui suivent Jarmush, pour certains depuis longtemps. On revoit ainsi Ezther Balint ( Stranger than paradise ), Tom Waits ( Down by law ), Steve Buscemi ( Mystery train ).

C'est peut-être de là que vient le problème. La volonté de Jarmusch de rendre hommage aux films de genre alors que son cinéma ne s'y prête sans doute pas et celle aussi de donner à tous prix à ses acteurs connus un rôle, si maigre soit-il. 


The dead don't die ( Jim Jarmusch ) ( 2019 ) 

samedi 7 novembre 2020

Une semaine avec Leonard Cohen 6/7

L'étranger - Graeme Allwright 

Album : Le jour de clarté ( 1968 ) 

Version originale : The stranger song ( Songs of Leonard Cohen ) ( 1967 ) 




jeudi 5 novembre 2020

Une semaine avec Leonard Cohen 4/7

La Manic - Leonard Cohen 

Album : Can't forget, A souvenir of the Grand Tour ( 2015 ) 

Auteur / Version originale : Georges Dor






mercredi 4 novembre 2020

Une semaine avec Leonard Cohen 3/7

Cadeau

   Tu me dis que le silence 
est plus près de la paix que les poèmes 
mais si en cadeau
je te donnais le silence 
( car je sais le silence ) 
tu dirais 
   Ce n'est pas le silence 
c'est un autre poème 
et tu me le rendrais


La boîte d'épices de la terre ( 1961 ) Musique d'ailleurs 1 ( 1993 ) Editions 10/18




mardi 3 novembre 2020

Une semaine avec Leonard Cohen 2/7

Hey, that's no way to say goodbye - Roberta Flack 

Album : First take ( 1969 ) 

Album Leonard Cohen : Songs of Leonard Cohen ( 1967 ) 




lundi 2 novembre 2020

Une semaine avec Leonard Cohen 1/7

First we take Manhattan ( Clip officiel ) 

Réalisation clip : Dominique Issermann

Album : I'm your man ( 1988 ) 




Album de la semaine #52

Rain dogs - Tom Waits - 1985 Extrait : Downtown train Voilà, c'est le dernier post de ce blog. Merci à tous les visiteurs, merci pour to...