La très longue, saisissante, importante Ballade de la geôle de Reading ( 1898 ), que je ne peux reproduire ici, est dans ce petit recueil précédée d'une sélection de vingt-quatre poèmes de 1881. En voici un.
Bords de l'Arno
Le laurier-rose sur le mur
Vire au pourpre à la lueur de l'aube,
Mais l'ombre grise de la nuit
S'étend encore sur Florence.
La rosée éclaire la colline,
Les bourgeons brillent tout là-haut,
Mais, ah ! les cigales ont fui
Et leur chant attique a cessé.
A peine si les feuilles bougent
A la suave brise légère
Et, dans le vallon fleurant l'amandier,
Chante un rossignol solitaire.
Le jour, bientôt, te fera taire,
Ô rossignol, poursuis ton chant d'amour !
Tandis que sur l'ombreux bocage
Se brisent les flèches de la lune.
Bientôt, le matin filtrera
De vert vêtu, sur le silence des pelouses
Et lancera à l'amour apeuré
Les traits blancs de l'aurore,
En se hissant à l'orient,
Terrassant la nuit qui frémit,
Sans souci que mon cœur soit heureux
Ou que meure le rossignol.
La ballade de la geôle de Reading ( Oscar Wilde ) ( 1881 ) ( 1898 ) Editions Folio.
Patrick bonjour.Magnifique. Oscar Wilde disait avoir mis son génie dans sa vie, et seulement son talent dans l'écriture. Déjà pas mal. Je suis allé deux fois à Florence. Je te livre ce petit texte écrit il y a vingt ans. A bientôt l'ami.
RépondreSupprimerhttp://eeguab.canalblog.com/archives/2006/11/02/3065862.html
Je connaissais déjà ton poème. C'est une belle double déclaration d'amour, à la femme, à la ville. Je suis vraiment un admirateur des poèmes rassemblés dans ta catégorie "Mes mots à moi"..
RépondreSupprimerMerci, à bientôt Claude.